L’immobilier a, lui aussi, traversé la crise de 2020 non sans séquelles, mais qui sont beaucoup plus légères comparées à celles des autres produits d’investissement. On distingue d’ailleurs deux types de ces actifs « pierre » : l’immobilier résidentiel, dont l’impact de la crise a été plus ou moins léger, et l’immobilier professionnel, plus marqué. Ces retombées se sont aussi fait ressentir sur les produits dérivés tels que les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI).
Les effets sur l’immobilier de logement
Cette typologie d’actifs s’est révélée peu vulnérable à l’économie en crise, jouissant de certaines opportunités à saisir à travers la baisse de la valeur de quelques-uns d’entre eux, ceux qui ont été mis en vente au cours de cette période. Les Français demeurent friands de l’immobilier résidentiel, en particulier les actifs ouvrant droit à d’intéressantes réductions d’impôts. C’est le cas par exemple des constructions neuves destinées à être exploitées sur le dispositif Pinel. De plus, les investisseurs ciblent activement ces opportunités en sachant que le taux des banques a encore été maintenu à un niveau assez bas d’une part, et que les maisons individuelles ne seront plus éligibles à la loi Pinel à compter du 1er janvier 2021.
Notons également que la taxe d’habitation a été supprimée pour la grande majorité des foyers suite à la crise provoquée par les gilets jaunes, ce qui pousse les investisseurs à s’intéresser davantage à l’immobilier résidentiel, utilisé à titre de logement principal ou à mettre en location.
Toujours est-il que la baisse généralisée du PIB et celle du pouvoir d’achat de la majorité des Français ralentissent considérablement les investissements dans le secteur de la pierre. La perte de revenus est issue de la fermeture d’entreprises et par conséquent de la suppression de nombreux emplois. Les Français préfèrent alors mettre leur argent sur un support qu’ils considèrent sûr et immédiatement disponible en cas de nouvelle crise. Par exemple les produits d’épargne à court ou à moyen terme.
Les contrecoups sur immobilier professionnel
C’est l’immobilier professionnel qui a supporté le plus de séquelles, en particulier celui se rapportant au secteur de l’aviation, du tourisme et de l’automobile. Cela puisque tous les vols ont été suspendus et que les touristes sont beaucoup moins nombreux à vouloir dépenser leur argent pour se plier à des mesures restrictives. Les Français quant à eux ne souhaitent pas immédiatement puiser dans leurs réserves pour des voyages ou pour l’achat d’une voiture, en prévision d’un éventuel reconfinement puisqu’il s’agirait de dépenses non prioritaires en ces périodes incertaines.
À l’inverse, certains immobiliers professionnels adossés à d’autres secteurs d’activité ont connu une période très prospère. Il s’agit par exemple des murs de commerces spécialisés dans la grande distribution et les produits de première nécessité. Les entreprises du tertiaire pouvant privilégier le télétravail s’en sont aussi sorties sans fracture notoire, continuant à générer des chiffres d’affaires stables et par conséquent, étant toujours capables de s’acquitter de leurs loyers.
La tendance générale pour l’année 2020
Le volume des transactions dans l’immobilier n’atteindra pas celui des années précédentes, avec plus de 1 million de ventes annuelles. Toutefois, l’immobilier continue d’intéresser les investisseurs, les particuliers comme les professionnels, et les prévisions sont d’environ 825 000 ventes pour cette année 2020. Toujours est-il que rien n’est sûr avec l’évolution incertaine des recherches sur le remède et le vaccin contre le virus du Covid-19, et certaines entreprises déjà fragilisées par la crise du premier semestre se retrouveront en situation très délicate en cas de nouveau reconfinement même allégé, induisant une éventuelle suppression d’emplois qui réduira les possibilités d’investir dans la pierre. Quoi qu’il en soit, l’investissement en SCPI demeure toujours possible et même beaucoup plus intéressant !