Préparer sa retraite se fait sur le long terme afin de profiter d’une capitalisation optimale. Le Plan d’épargne retraite PER fait ainsi partie de ces produits qui rassurent les investisseurs. En effet, pourquoi investir dans un PER et quels sont les risques face à une crise économique en l’occurrence celle du Covid-19 ?
L’épargne du PER bloquée jusqu’au départ à la retraite
À la différence de l’assurance-vie, le PER ne propose une sortie libre en capital ou en rentes qu’au moment du départ à la retraite. Il est donc destiné à celui qui souhaite véritablement anticiper ses vieux jours.
C’est un produit d’épargne plus simple et plus souple puisqu’il s’adapte à la situation professionnelle de l’épargnant. Ainsi, plus besoin pour ce dernier de gérer plusieurs produits à la fois, puisqu’il peut désormais y verser son épargne salariale de même que son épargne volontaire. Ce qui n’est pas le cas avec les anciens contrats qui sont désormais réunis au sein de ce nouveau PER. C’est pourquoi, ce dernier s’organise sur la base de trois volets : le PER individuel, le PER collectif et le PER catégoriel.
Le plan a également pour principal avantage de mettre à disposition des épargnants le capital constitué pour une éventuelle sortie anticipée en cas d’achat de sa résidence principale. Cette option n’est pas proposée dans les autres contrats : le capital ne sera en effet débloqué qu’au moment du départ à la retraite et uniquement pour financer la construction ou l’acquisition de ladite résidence principale. Les autres conditions de sortie anticipée des anciens contrats sont maintenues avec le PER et s’ajoutent donc à cette dernière.
Enfin, les possibilités de transfert sont autorisées au sein du PER, et les transactions sont exonérées de frais si le contrat est âgé de plus de 5 ans.
Par conséquent, le PER est perçu comme étant un produit plus rassurant comparé aux anciens contrats puisque l’épargne n’est pas définitivement bloquée, c’est-à-dire en cas de besoin en logement principal avant l’échéance fixée.
Le PER en période de crise
Les épargnants s’interrogent en ce qui concerne ce produit d’épargne face à la crise économique actuelle. Celui-ci en effet contient aussi bien des actifs sécurisés d’une part, tels que ceux qui reposent sur les fonds en euros, et les actifs volatils d’autre part, comme ceux qui sont utilisés dans les supports en unités de comptes. Ce sont ces derniers qui sont menacés en raison de l’impact financier, le marché étant en baisse.
La majorité des épargnants ont ainsi suspendu leurs versements volontaires depuis le début de la crise, d’autant que les priorités sont à la consommation de première nécessité et que bon nombre d’entre eux font face à des problèmes financiers en raison du confinement et de l’arrêt de certaines activités.
Toujours est-il que la sortie anticipée comme nous en avons parlé plus haut n’est pas autorisée, même en cas de crise, puisque celle-ci est estimée à durée temporaire et que l’alimentation de l’épargne pourra à nouveau être programmée dès la reprise de l’économie.
Les indépendants, c’est-à-dire les travailleurs non-salariés peuvent exceptionnellement demander à profiter d’une sortie anticipée pendant cette période de crise. Ce, dans la mesure où ils ne bénéficient d’aucune couverture en raison de leur statut. Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a ainsi autorisé le déblocage avant terme du PER individuel des indépendants, de même que leur contrat Madelin. Attention cependant car ce retrait est en principe fiscalisé : par conséquent, bien calculer le montant à retirer afin de payer le moins d’impôt possible, et refaire une étude sur l’effort d’épargne à planifier sur les prochains mois, voire les prochaines années afin d’optimiser la valeur du capital à terme.